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Libération
Critique

Les aimants de Verone

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Rock. Le groupe parisien, resserré duo titi, sort une suite folk magnétique très attendue à son «Retour au zoo» de 2005, non moins ironique qu’onirique. Avec explications à la clef.
par BAYON
publié le 25 mai 2010 à 0h00

Cinq ans et quelques degrés de latitude plus loin, Verone au nom shakespearien se remanifeste aux antipodes. On l'avait connu et laissé trio à cheval sous la mer, entre Alaska et déclin cherokee ; on retrouve Fabien Guidollet (et Delphine Passant, partenaire à la ville comme à la scène) duo aux Bermudes, entre savane à «girafe», brousse à «crocodile» - et cervidé bramant, il est vrai.

De l'un à l'autre volume, en perlimpinpin tectonique, la Tête à l'envers, une pincée d'invisibilité (Transparent), une lampée d'Elixir du Suédois,«et hop»… C'est la grande transmutation - «de l'onirique à l'ironique», dixit la maison. Voire. L'onirisme est plus que jamais là. Digne des «céphalées avec aura» d'un Lewis Carroll en phase «Alicinogène», mi-féerie, mi-syndrome de Peter Pan ; entre Raymond Roussel excentrique aux «rails en mou de veau» et vieux garçon «gymnopédique» à la Satie ; la Jeune Grenouille ou les Crocrodiles et autre «fête publique» verlainienne triste.

Rondes. Verone 2010, très néo-skiffle banjo-basson (-dobro-ukulele-guimbarde-cuivres-harpe-contrebasse-piano-mélodica-kazoo-peigne musical-riz basmati (sic)), d'humeur «ludique fantaisiste» teintée de surréalisme, se revendique d'ailleurs «entre orchestres croates et fête de la moisson briarde», entre charleston pataphysique,