«Exposer» un musicien est une entreprise périlleuse : comment faire mieux que donner à entendre sa musique ? L’expo Miles Davis, l’an passé à la Cité de la musique à Paris, s’en sortait habilement. Pour Frédéric Chopin (1810-1849), les documents sont rares, et l’inspiration bien différente. Le musée de la Vie romantique a toutefois quelques atouts en main pour évoquer la figure du compositeur et pianiste enflammé en ce bicentenaire de sa naissance. D’abord, Chopin a fréquenté la rue Chaptal, du temps où le musée était le domicile du peintre Ary Scheffer (dans les années 1830) et l’un des salons fréquentés par le cénacle romantique. Ensuite, une certaine George Sand apporte une aide précieuse : la romancière a laissé des témoignages de première main sur celui qui fut son compagnon de 1836 à 1847. Enfin et surtout, certains tableaux offrent un contrechamp intéressant aux compositions du pianiste.
«Entre les sons de la musique et les tons de la peinture, l'esthétique romantique établit une gamme de correspondances», expose Jérôme Godeau, commissaire de l'exposition. D'où cet objectif : «Créer une atmosphère qui soit la transcription plastique du climat à la fois historique, esthétique et poétique où s'est épanoui le génie musical de Chopin.» Plus précisément encore : nous faire «entrer en résonance avec une couleur - celle de la note bleue que Delacroix et George Sand entendent chez Chopin».
C'est une haute et belle ambition, mais qui réclame un visiteu