Sa musique acoustique possède une grâce infinie, capable de survoler les époques et les frontières. Son nom est difficile à mémoriser, mais il mérite qu'on essaie. Du Guardian anglais aux Inrocks français, du Jazzthetik allemand au Sydney Morning Herald australien - sans oublier notre quotidien du matin qui le piste avec une ferveur discrète depuis maintenant une paire d'années -, tout le monde s'accorde pourtant à admettre que Nibs van der Spuy vaut plus que de l'estime. Et lui ? «Il faut du temps. Rien ne tombe du ciel. Mais pouvoir voyager et partager ma musique aux confins de la planète suffit déjà à faire de moi le plus heureux des hommes.»
Conviction. Le bonnet vissé sur la tête, la voix douce, Nibs van der Spuy conserve à 44 ans le profil placide d'un éternel bohème renforcé par une piété désarmante qui risquerait sérieusement d'indisposer chez un autre que lui. «Toute ma vie, j'ai suivi la voie de Jésus, expose-t-il sans embarras. Que je compose, fasse du jogging, boive du vin où joue sur scène, il est mon guide spirituel. Je ne vais pas à l'église, mais prie régulièrement. Et bien que mes amis les plus proches ne partagent pas la même inclination, je nous sens imprégnés d'amour et de sagesse. "Fais pour les autres ce que tu aimerais qu'ils fassent pour toi" est une formule que je m'efforce d'appliquer. Souvent, je pense aussi à celle qu'employait ma grand-mère : "Donne-moi la force et le pouvo