L’Espagne vit une lune de miel avec l’Afrique. A quarante-huit heures de la finale de Johannesburg, la ville méditerranéenne de Carthagène accueillait des virtuoses du Mali pour une première mondiale : la présentation sur scène d’Afrocubism, rencontre entre les Maliens, donc, et des musiciens cubains survivants de l’aventure Buena Vista Social Club.
L’histoire a souvent été racontée : Buena Vista Social Club, raz de marée avec 9 millions de CD vendus dans le monde, est né en 1996 par accident ; le label londonien World Circuit, qui attendait à La Havane des musiciens maliens pour une rencontre avec Ry Cooder et des artistes locaux, a dû improviser une version sans les Africains, absents pour cause d’embrouilles de visas. Treize ans plus tard, le projet se matérialise enfin : le guitariste-chanteur Eliades Ochoa et ses musiciens ont retrouvé en décembre dans un studio madrilène un «all stars» de la musique du Mali, et enregistré un CD attendu en octobre.
Tonique. Décidées au dernier moment, deux avant-premières, à la Mar de Músicas de Carthagène et, deux jours plus tard, au North Sea Festival de Rotterdam, ont donné un aperçu de ce qui s'annonce comme un des jalons de la rentrée. Vendredi soir, 2 000 personnes remplissaient à ras bord l'agréable auditorium en plein air qui domine le port de Carthagène. La nuit est tombée, et 23 heures ne semble pas un créneau tardif pour le public. Plus tard, les Colombiens de Bomba Estereo présenteront leur show tonique entre