Le temps passe, le disque s'éteint, la musique se survit, la chanson change d'ère. Un Pierre Schott, qui fut star FM années 80 au sein du duo Raft (Yaka Dansé, Femmes du Congo et autres paillettes d'albums cadencés); qu'on connut ensuite en solo, stricte relève du rock français avec sa figure de postier cycliste alpiniste d'un Nouveau Monde «cajun-reggae» et Tanita Tikaram (de Twist in My Sobriety à Je te voudrai quand même) ; Pierre Schott, exilé des ondes depuis, en profite pour se rapprocher de l'éther zen toilé. Il ne sort plus d'album, tel son nouveau, la Fiancée du silence, il l'émet en ligne.
C'est-à-dire que retiré sur ses terres alsaciennes de feu son parrain Bashung (vita brevis…), Pierre Schott, 52 ans, a renoncé à la vaine lutte du vedettariat commercial surcommuniquant, pour se cantonner dans une éthique de survie : production sonore alimentaire, état contemplatif, humanité, mantras, «tendre indifférence du monde» camusienne, chanson d'«aube d'été», manger et voir, paysage, rivages. «Pour l'art et pour les gens, pas pour l'argent», souriront certains. Voire.
Oraisons. Foin des productions Robin Millar de ses années outsider Virgin, le randonneur inspiré, chaînon laid back manquant entre Manset et Manu Chao, fait à présent des disques comme des exercices respiratoires (pranayama), gratuits, concentration du matin ou oraisons du soir de religieux sans