Le gros des troupes rochelaises afflue rituellement place Saint-Jean d’Acre, où les Francofolies mitonnent un best of annuel des caciques hexagonaux (1). Après le barnum signé M (qui flirte parfois dangereusement avec l’attraction de fête foraine) mercredi, et le patrimonial Souchon & co hier, suivent Wax Tailor et Charlotte Gainsbourg ce soir, ou Gad Elmaleh et Diam’s demain, en clôture conventionnelle.
A l’ombre des têtes de gondole, plusieurs salles, à la capacité d’accueil adaptée, abritent la relève. Dans ce vivier varié (Chapelier fou, Camélia Jordana, Ludéal, la Fiancée, Smod…), on aura été quelque peu subjugué, mercredi après midi, par la prestation de Cascadeur. Vrai-faux débutant messin - il vogue vers la quarantaine et a fait ses gammes au sein du groupe Orwell -, le musicien casqué, puis masqué (catcheur mexicain) déploie derrière ses claviers une mélopée au charme torpide qui tutoie parfois les sommets. Une atmosphère accentuée sur scène par la présence d’un chœur composé d’une trentaine d’adolescentes immaculées, et d’une acolyte, elle-même revêtue d’une combinaison et cagoulée, joignant son geste (mime, marche processionnelle) à la parole (de Cascadeur).
Malgré un univers constellé de réminiscences (Robert Wyatt, Tim Buckley, ou Thom Yorke quand il a la tête dans les étoiles), le songwriter inconnu vole cependant de ses propres ailes vers une contrée à l'extravagance feutrée, qui n'est pas sans s'inscrire dans le prolongement de Christophe et de Sébasti