Menu
Libération

Groove colombien, le plein d’excitants

Article réservé aux abonnés
World. En tournée française, Systema Solar et Choc Quib Town illustrent la vitalité de la scène locale.
publié le 16 juillet 2010 à 0h00

Après dix ans passés comme ingé-son dans le monde parisien de l'electro, Juan Carlos Pellegrino rentre en 2007 dans son pays, la Colombie. «Une semaine avant, j'avais vu la crème de l'avant-garde au festival Sónar, à Barcelone. Et je me retrouve dans un village de la côte caraïbe, au milieu d'une fête avec des dizaines de pikos - les sound systems locaux. Une expérience hallucinante : avec un matériel obsolète selon les critères européens, les DJs faisaient des prodiges de créativité.» Morale : on cherche parfois au bout du monde ce qu'on a sous le nez.

Pellegrino n'a pas tardé à créer le collectif Systema Solar, centrifugeuse concassant rap, electro, cumbia et salsa en cocktail fort de café. Avec leurs compatriotes Choc Quib Town et Bomba Estereo, qu'ils vont croiser tout l'été au gré des festivals européens (1), ils représentent la movida colombienne d'aujourd'hui.

Visas. Rappeurs forts en gueule, maîtrise redoutable des samples, Systema Solar a beaucoup d'atouts dans son jeu. Humour et dérision s'invitent dans un titre aussi percutant que Sin Oficio, qui évoque le chômage : une litanie de métiers débitée sur un riff de cuivres mambo repris en boucle. Bienvenidos ironise sur les restrictions de visas et les difficultés pour voyager quand on vient d'Amérique latine, et Quien es el Patrón pastiche le narcocorrido mexicain avec le discours fanfaron d'un baron de la drogue. Ecrite pour une teleno