Révolution copernicienne, métamorphose, chrysalide devenue papillon, armure fendue… Quelle image est la plus adaptée pour évoquer le cas Jeanne Cherhal ? Il faut le demander à ses supporters qui la découvrent depuis la fin février défendre son nouvel album (le quatrième), Charade, et qui se frottent les yeux : la bombe extravertie et délurée à la jupe minimale qu'ils voient sur scène est-elle bien la jeune chanteuse timide et angélique à nattes qui était assise derrière son piano livrant ses rimes néoréalistes il y aura bientôt dix ans ? Elle le résume ainsi, avec un sourire : «Ma ceinture de chasteté a sauté.» On n'aurait pas osé, mais à l'évidence il y a de ça. «Quand j'ai écrit, composé et joué Charade, je me suis sentie libre, débridée. Sur scène, il a fallu que je fasse pareil. Je suis entourée de testostérone !» On songe alors à la jolie plante de 1,68 m qui s'effeuille au fil des chansons pour achever son set avec pas mal de tissu en moins. Elle l'assume crânement, lâche : «Jusqu'ici, je ne m'étais jamais mise en valeur. J'ai l'impression de m'être trouvée, d'avoir dépassé le stade de la femme enfant.» Et elle assène sans faux-semblant ni fausse pudeur : «Mes jambes sont mon atout.» Pas faux mais un poil réducteur tout de même. Et lâche plus tard : «J'ai toujours eu un grand besoin d'être aimée. C'est pour ça qu'on est artiste, non ?» Si elle le dit… Mais revenons sur le cas de cette trentenaire au riche présent et promise
portrait
Timbre affranchi
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Jeanne Cherhal en 2007 (AFP PHOTO ROCHARD BOUHET)
par Philippe Brochen
publié le 16 juillet 2010 à 0h00
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