Les deux femmes ne se connaissent pas. A la limite, elles se sont peut-être croisées dans les allées des Francofolies de La Rochelle, saturées de festivaliers, d’estivants et de professionnels parisiens en goguette. Cependant, Zaz et L ont joué mardi dans la même salle de la Coursive, à une heure d’intervalle, dans le cadre de la sélection Premières Francos - qui se passe de traduction. L’une et l’autre, qui en outre ont le même âge, 30 ans, tracent leur route ces temps-ci, bien que le timing et surtout l’échelle de grandeur, diffèrent notablement.
Inconnue il y a quelques semaines, Zaz est actuellement la plus grosse vente de disques en France, devant les Prêtres, Eminem, Muse, Lady Gaga et consorts, en bonne partie grâce au tube griffé TF1, Je veux («Je veux d'l'amour, d'la joie, de la bonne humeur / C'n'est pas votre argent qui f'ra mon bonheur / Moi j'veux crever la main sur le cœur»), bande-son syncrétique entre le J'veux du soleil d'Au p'tit bonheur évanoui et le concurrentiel P'tit kawa de Karimouche - autres exemples de variété débonnaire à l'optimisme survitanimé.
Lexique ciselé. De son côté, L marque aussi des points, mais encore seulement auprès du métier. Après un long rodage et un CD six titres autoproduit en guise de carte de visite, elle a été cautionnée par Brigitte Fontaine, vient de signer une chanson sur l'album de Camélia Jordana et escompte enfin une signature imminente avec une maison de disques, entérinant la p