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Libération
Critique

Inna de Yard, cour de recréations

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Des rastas de tous âges sont en tournée européenne autour du guitariste Earl «Chinna» Smith.
publié le 17 juillet 2010 à 0h00

Les puristes reggae ont souvent crié au sacrilège en écoutant la série des albums «Inna da Yard» : du reggae roots enregistré sans le couple booming basse-batterie amplifié, sans synthétiseur mais en acoustique dans la cour de la maison du guitariste Earl «Chinna» Smith. Ils devraient changer d'avis après avoir vu su scène les dix artistes jamaïcains qui accompagnent Chinna en tournée, cet été en Europe, avec un passage mardi sur la Plage du Glaz'art à Paris.

Bruit de fond. Le projet de réenregistrer en acoustique les chansons du patrimoine jamaïcain est né, il y a six ans, de la rencontre entre l'ancien guitariste de Burning Spear et un jeune Français, cogérant du label Makasound, Nicolas Maslowksi. Depuis des années, Earl «Chinna» Smith invite ses copains à faire le bœuf dans la cour de sa maison de Halfway Tree, à Kingston : là, anciens et nouveaux se croisent. Le Frenchie propose alors à ses fameux potes, Viceroys, Congos, Junior Murvin, Kiddus-I… de reprendre leurs morceaux tels quels ; le label sortira dans la foulée dix albums de ces séances acoustiques, enregistrées souvent en une prise, le chien des voisins aboyant en bruit de fond. Avec pour seul accompagnement une guitare acoustique, un piano droit ou les percussions Nyabinghi, les classiques du reggae comme Police and Thieves ou bien Rivers of Babylon tournent au poil ; sans dub, avec les chansons pour seule colonne vertébrale...

«Les Anglo-Saxons adorent ces