Rendez-vous annuel des amateurs de musique baroque, le festival de Beaune s’est ouvert début juillet et propose, comme de coutume, la fine fleur des chefs - de William Christie à Jérémie Rhorer - invités à diriger leurs propres ensembles sur instruments anciens, ainsi que la crème des solistes, dont les contre-ténors Lawrence Zazzo, Andreas Scholl et Max Emanuel Cencic.
Legato infini. Signé il y a trois ans par Virgin Classics, Cencic s'est imposé avec un disque d'airs de Rossini en 2007, puis, sur scène, au Théâtre des Champs-Elysées dans Il Sant' Alessio, de Stefano Landi, édité en DVD en 2008, et enfin dans le Farramondo de Haendel, publié en mars de l'année dernière. Au printemps, il dévoilait, dans la Galerie des Glaces du château de Versailles, son nouveau CD composé d'airs d'opéras de Haendel.
Le disque et le concert confirmèrent l'excellence de l'ensemble I Barocchisti de Diego Fasolis, aussi fougueux et prodigue en couleurs que le fameux Il Giardino Armonico, ainsi que l'art consommé de Cencic : son timbre chaud et sensuel, homogène jusque dans les coloratures les plus virtuoses et les passages de registres, la franchise de son émission, sa projection rayonnante, son legato infini, ont de quoi donner des angoisses à la concurrence - et des complexes à ses aînés.
Né à Zagreb en 1976, Cencic n'a pas attendu que son homologue David Daniels décomplexe les contre-ténors en assumant féminité du timbre et de la technique vocale, pou