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Critique

Arcade Fire déménage en banlieue

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Avec «The Suburbs», le clan montréalais signe un troisième album profus qui lui permet de continuer à viser loin.
Vue de la pochette de "The suburbs", le nouvel album du groupe Montréalais Arcade Fire.
publié le 30 juillet 2010 à 0h00

S'il fallait ne garder qu'une image de l'élan quasi messianique que suscite Arcade Fire, le groupe «canadien» - au sens le plus cosmopolite du terme - par lequel le rock a fait son entrée dans le XXIe siècle, alors va pour celle-ci : comme sortis de la Marche de l'empereur, des disciples restent stoïques pendant des heures, la nuit par - 20°C, pour tenter d'acheter à l'aurore chez le disquaire un des billets permettant d'accéder à la Fédération ukrainienne, une petite salle désuète de Montréal, où la formation donnait quelques concerts en février 2007 pour le lancement de son deuxième album, Neon Bible.

Apothéose. Exégète de la com 2.0, rompu à la banderille, Arcade Fire se plaît ainsi à aligner les coups d'éclat qui, par Internet et médias interposés, feront ensuite le tour de la galaxie : miniconcert improvisé à la sortie du métro à New York (2005), «concert à emporter» dans le monte-charge de l'Olympia à Paris (2007), concert gratuit devant plusieurs milliers de personnes sur un parking de centre commercial dans la périphérie de Montréal (début juin), renvoyant à la thématique excentrée du nouvel album, The Suburbs (la banlieue).

Mais ce goût du blitzkrieg n'empêche pas parallèlement Arcade Fire de copiner avec Jay Z à la soirée privée d'investiture de Barack Obama, d'ouvrir pour U2 dans des stades ou de négocier sans état d'âme une apparition exclusive en apothéose programmée du festival Rock en Seine, fin aoû