L'architecture Arcade Fire, qui repose sur sept piliers, s'est stabilisée à l'orée de la décennie. Au centre de l'édifice, amarré en bordure de Montréal, on trouve le Texan Win Butler, géant chanteur autour de qui ses comparses gravitent (les musiciens du groupe sont réputés intervertir régulièrement leurs instruments). Histoire d'amitié, Arcade Fire est aussi une aventure sentimentale, dans la mesure où Win Butler a notamment à ses côtés sa femme, Régine Chassagne, et son frère, William. Petits-fils du guitariste Alvino Rey (jazzman disparu en 2004, à qui l'on prête l'invention de la pedal steel guitar), aux sobriquets de cartoon, Win et Will évaluent le chemin parcouru, comme les enjeux actuels et à venir.
Le processus créatif concernant The Suburbs a-t-il différé de celui des deux premiers albums ?
Will : Nous avons l'habitude d'appréhender les chansons une par une. En ce sens, la méthode n'a pas changé. On prend un morceau qu'on tâche d'emmener aussi loin que possible, puis un autre et ainsi de suite.
Win : Il y a quelques années, nous avons acheté cette ancienne église près de Montréal que nous avons convertie en studio d'enregistrement. Ce lieu était étroitement lié à la confection de Neon Bible, notre précédent CD. Là, ayant déjà la structure, le contexte a sans doute revêtu pour nous une importance moins significative. Nous avions aussi pris soin de nous aérer avant de nous retrouver, pour laisser venir les choses de façon assez naturelle.
Combien de temps avez-vous mis ?
Win : A