Depuis qu'il a troqué ses dreadlocks contre une coupe rafraîchie et abandonné ses fonctions de ministre de la Culture du gouvernement Lula, Gilberto Gil a aussi renoué avec la musique. Le meilleur de sa musique. Celle qui, des temps anciens (Refazenda) à de plus récentes productions (São João Ao Vivo, 2001), souligne les qualités premières du Bahianais. Fé na Festa («Foi dans la fête»), sorti début juillet chez Universal, s'immerge dans le baião (prononcer bayon), musique de son Nordeste natal, avec la marque que ses années tropicalistes ont gravée dans la musique populaire brésilienne. Quand la tradition tutoie avec classe l'électrique et que le rural s'habille urbain.
Ainsi, mardi, Jazz in Marciac s'est offert, entre deux temps forts prometteurs - l'étoile montante de la contrebasse, Esperanza Spalding (Libération d'hier) et la pianiste Hiromi, protégée d'Ahmad Jamal - une soirée à danser qui devait se terminer à une heure avancée par un pogo fiévreux. Radical pour faire grimper le thermomètre, légèrement en baisse dans la région ces derniers jours.
Souplesse. Auparavant, toujours typique des rythmes nordestins, le big band ellingtonien du SpokFrevo Orquestra a révélé au public gersois l'art agité du frevo, style né à la fin du XIXe siècle du côté de Recife et de l'Etat du Pernambuco, frétillante combinaison de jazz et de musiques carnavalesques. Terrain on ne peut plus favorable au so