D'abord, c'est pas Didier, c'est Olivier. Olivier Haudegond, alias Didier Super, 37 ans. L'auteur du «plus mauvais disque du monde et de tous les temps», dixit Télérama. C'était son premier album, Vaut mieux en rire que s'en foutre, et quand on a l'esprit un peu tordu, le fait que le temple du bon goût affuble l'énergumène d'un rarissime «canon» - l'équivalent inversé des quatre arpèges - donne évidemment envie d'aller y voir de plus près. On eut l'impression de retrouver la claque reçue, adolescent, en découvrant Bérurier Noir et les Sex Pistols. L'impression aussi de ne pas avoir entendu quelque chose d'aussi méchant depuis Pierre Desproges, ni d'aussi faux depuis la voix de Johnny Rotten.
Didier Super tire sur tout ce qui bouge : les handicapés, les enfants, les curés, les pédophiles, les curés pédophiles, cathos, musulmans et juifs, les fonctionnaires, les clochards, les pauvres et les riches, les vieux et les caniches, les punks, les Arabes, les Noirs, les homos. Son truc, c'est de réveiller le beauf, la bête qui sommeille au fond de tout un chacun, puis de laisser le chacun en question se débrouiller avec ça, l'assumer, l'explorer ou l'enfouir. Dit comme ça, c'est abstrait. Il faut aller faire un tour sur son site pour tester sa propre capacité à supporter l'humour bête et (très) méchant. La vidéo des «vacances» en Inde de Didier Super est un bon test. L'écoute de Y'en a des biens ou Bonne Blague est aussi conseillée. Le dang