Au début, je m'en foutais, de David Guetta, mais comme je me fous du Top albums ou de la playlist de Skyrock. La vraie musique est ailleurs, et si la bouillie sonore du «DJ français le plus connu au monde», dixit la presse hexagonale, permet à des milliers de vacanciers d'Ibiza d'oublier leurs heures de bureau en s'enfilant des vodkas-Red Bull, pourquoi pas ? Moi je tourne à la bière et au rhum-gingembre, et pour les apprécier, rien de tel qu'un bon rap new-yorkais à la Wu-Tang Clan ou un reggae lancinant à la Vybz Kartel. Chacun son truc.
Seulement voilà, depuis un an, l’autre avec sa tronche de Brice de Nice, il commence à sérieusement me taper sur les nerfs. Il me «bousille» mon rap américain. Tant qu’il se contentait de faire son boulot de DJ, de remixer les hits hip-hop à sa sauce house, de faire des compilations pour la promotion de ses soirées à Ibiza, ça passait.
Printemps 2009, premier choc. Dans un studio de Santa Monica, Will.I.Am, leader des Black Eyed Peas, fait écouter leur dernier album The E.N.D. Je ne digère pas bien : «Beurk, c'est quoi ce truc,I Got a Feeling ? Ce générique d'émission de télé-réalité avec ce refrain couillon : "Je crois que ce soir je vais passer une bonne soirée".» J'interroge, interloquée, celui que je considérais alors comme mon chouchou : «Qu'est-ce qu'il t'arrive, Will ? Il est passé où, le producteur des rappeurs les plus hardcore ? Le rappeur qui n'a pas un gramme d'attitude, qui donne le numéro de sa mè