Jazz à la Villette 2010, nouvelle édition où le jazz conjugué au pluriel s’offre une rentrée sous le signe des premières fois que l’on osait à peine rêver. Des échanges qui mettent l’eau à la bouche par ce qu’ils laissent supposer de curiosité et d’intensité, mis en balance dans la rencontre d’un soir. Et dans cet éphémère (pas forcément sans lendemain), un potentiel d’inouï dans les univers de chacun, surtout lorsqu’il s’agit de ceux aussi charismatiques que Marc Ribot et Meshell Ndegeocello qui ouvrent ce soir le festival de l’Est parisien.
Lui est guitariste, pas des moindres dans la galaxie new-yorkaise où il sévit parfois seul (aussi bien sous tension électrique qu'en acoustique), en groupe (d'abord les Lounge Lizards puis les siens propres tels les Cubanos Postizos pour revisiter le son cubain en décalé ou encore son power trio Ceramic Dog). Il doit aussi sa réputation à d'illustres patrons comme Tom Waits, John Zorn ou encore le regretté Bashung. De son côté, la dame, bassiste, qui fut la protégée de Prince et de Madonna dans les années 90, chante aussi sous ce nom d'emprunt qui veut dire «libre comme l'oiseau» en swahili. Ses albums ont traversé les genres - funk, rap ou jazz -, initié la nu soul avec son tout premier, Plantation Lullabies, jusqu'au très introspectif Devil's Halo au folk intimiste, sorti en 2009. L'un comme l'autre ne manquent ni de vocabulaire ni de sens de l'impro, ce qui devrait donner du corps à cette partition