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Critique

Portico Quartet, le gang au hang

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Festival . Le groupe britannique et son étrange percussion suisse à la Villette.
publié le 3 septembre 2010 à 0h00

Ils sont quatre, une bande de copains soudée par des années étudiantes encore toutes fraîches, vécues ensemble dans une maison du nord de Londres. Et il n’est pas encore très loin, le bon vieux temps des concerts dans la rue du côté de South Bank, à deux pas du National Theatre.

En deux ans, après sa nomination au Mercury Prize, fort d'une solide expérience de terrain, Portico Quartet décolle à la verticale en signant Isla sur Real World, le label de Peter Gabriel. Et pour cause, ces Anglais-là ont une arme secrète. Le hang. D'origine suisse, le hang («main», en dialecte bernois) ressemble davantage à une cloche à fromage en acier bosselé datant du paléolithique ou à un wok séculaire à couvercle qu'à cet instrument de percussion de l'an 2000 mis au point par deux acousticiens bernois après vingt-cinq ans de recherches assidues.

Percussion peu répandue et difficile à se procurer, sa sonorité à la fois rythmique et mélodique, proche du steel drum, qui se décline en multiples variations, enrobe la musique du quartet, sérielle, vagabonde. «Il est vrai que le hang nous place un peu à part», reconnaît Nick Mulvey, qui a acquis le sien juste après l'avoir découvert lors du festival Womad. «Surtout parce que cet instrument n'a pas une longue histoire, pas d'association à une tradition. Si je jouais du vibraphone, ce serait différent. Cela nous permet réellement une plus grande liberté», poursuit-il. Une liberté guidée par des influences plurielles comme E.S.