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Libération
Critique

L'école Ronson

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Rencontre avec le producteur anglais, à l'occasion de son dernier album « Record collection ».
Mark Ronson pour Next (Stéphane Gallois pour Next)
publié le 4 septembre 2010 à 12h11
(mis à jour le 29 septembre 2010 à 16h54)

Chemises à carreaux, jean noir, Repetto blanches, Mark Ronson tente difficilement de déplier son long corps dans un profond canapé de cuir. Il n'a pas beaucoup dormi la veille et compense cette gêne passagère par un détachement poli, très anglais. Il est là pour parler de son nouvel album (Record collection), subtil mélange de mouvances électro, agrémenté de rap et de beats taillés pour les clubs.  Dans la hiérarchie invisible de l'aristocratie pop, Mark Ronson, 35 ans, occupe les hautes sphères. C'est lui qui a révélé au monde Amy Winehouse. Sa géniale production de Back To Black est construite autour d'une illusion parfaite : nous faire croire que la voix de la chanteuse sort d'un vieux juke-box oublié au fond d'un pub. Bien avant le succès planétaire de la femme à la choucroute, Mark Ronson avait commencé une carrière brillante de DJ. Il est ce qui se fait de plus chic en la matière. Mais d'une certaine façon, il était programmé pour cela, tant sa biographie est une succession d'épisodes et semble avoir été écrite par un scénariste spécialisé dans les « rich and famous ».


Son père, millionnaire, a fait fortune dans l'immobilier. Sa mère, l'écrivain « socialite » Ann Dexter Jones, une blonde bouclée, le quitta rapidement pour vivre avec Mick Jones, guitariste de Foreigner (et accessoirement de Johnny Hallyday). Embarqué à New York, Mark Ronson se retrouve à 5 ans propriétaire d'une mini-batterie, in