Il a le cheveu qui a poussé, qui a bouclé. Fini la boule à zéro du rappeur, les sourcils froncés du mauvais garçon, et l'insulte adolescente pour seul refrain. Disiz La Peste est en pleine mutation comme il le dit dans son nouvel album, Dans le ventre du crocodile, qu'il présente cette semaine sur scène et sous un nouveau nom, Disiz Peter Punk. Comme Peter Pan, car ce trentenaire n'a rien perdu de sa candeur, et Punk parce que l'artiste rap qui s'est fait connaître à l'aube des années 2000 avec J'pète les plombs , une parodie du film Chute libre, ne fait plus dans le registre rap français, mais a mis au point une musique qui pioche aussi bien dans la new wave des Talking Heads que dans l'afro-beat, la chanson française ou le rock.
De son vrai nom Serigne M'Gueye, Disiz n'a pas apprécié qu'on l'enferme dans le rôle du rappeur rigolo. En plus de ses divergences artistiques avec son précédent label, il y a cinq ans, il sature du rap, de l'ambiance, des «45% de mecs de ma cité qui me croyaient riche, parce que j'avais juste changé de quartier à Evry», raconte-t-il. Certaines de ces connaissances tentent l'extorsion de fonds, menacent sa famille, mais celui que tout le monde sait gentil ne lâche rien : «J'ai su dire non, explique-t-il. Sans même appeler la police, je leur ai dit que je ne donnais pas, que si je cédais aujourd'hui qu'est-ce qui se passerait demain ? J'ai même pas cherché à me faire protéger. Les mecs de sécu, c'est