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Libération
Critique

Tiken Jah Fakoly, le coup d’Etat permanent

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Reggae. Inlassable militant, l’Ivoirien revient avec «African Revolution». Rencontre à la veille d’un concert périlleux en Guinée.
publié le 27 septembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 28 septembre 2010 à 10h33)

Portable vissé à l’oreille, Tiken Jah Fakoly est assis sur sa Coccinelle aux couleurs du Mali et du reggae devant sa maison de Bamako, près du fleuve Niger. Alors que la capitale malienne se prépare à l’arrivée de 27 chefs d’Etat pour célébrer le cinquantième anniversaire de l’indépendance, la star du reggae ivoirien palabre depuis une heure au téléphone pour la tenue d’un concert en Guinée à la veille du second tour de l’élection présidentielle.

Il a pourtant plus urgent à faire : ce week-end-là, il inaugure une salle de concert à Bamako, où il vit depuis 2002, au-dessus de son studio d'enregistrement, et lance African Revolution, son septième album, qui sort aujourd'hui en France. Mais Tiken Jah, qui prend son rôle de conciliateur très au sérieux et dit avoir «toute l'Afrique dans les tripes», se verrait bien, tel Bob Marley en 1978 en Jamaïque, rassembler sur scène les candidats de cette première élection libre se déroulant dans un état de tension critique. Pour organiser ce concert, il a créé le collectif «Pour la paix en Guinée» avec l'artiste guinéen Fodé Baro et le rappeur sénégalais Didier Awadi. Leur show a été reporté plusieurs fois, comme le second tour du scrutin guinéen, repoussé au 10 octobre. Mais ces chanteurs engagés ne lâchent pas l'affaire : «On tient à ce concert, parce qu'on a envie d'anticiper les violences, explique Tiken Jah. Très souvent en Afrique, comme partout ailleurs, c'est quand ça éclate que les gens cherchent à r