C’est un disque de la rentrée qui fait débat. De ce point de vue, le nouvel album de Philippe Katerine a remporté l’affaire haut la main côté marketing. Mais qu’en est-il artistiquement ?
Le successeur du prospère Robots après tout (qui aurait vendu 150 000 exemplaires depuis 2005), porté par le gimmick «Et je coupe le son, et je remets le son…» (dans Louxor j'adore), est-il une merveille de simplicité surréaliste pop-variétoche, ou une potacherie fainéante ? Un manifeste mi-pataphysique mi-dada, à l'écriture simple, parfois cinglante, toujours déjantée ; mélodiquement aussi entêté qu'entêtant, ou un immense foutage de gueule ? Une brillante collection de haïkus aiguisés en autant de slogans existentialistes et anars, ou un pur ratage de la part d'un pourtant efficace auteur-compositeur-interprète, en mal d'inspiration, qui toucherait le fond de sa provocation ?
Convoquer tous les experts de la faculté rock-critic ne suffirait pas à répondre à cette question, aussi sensible que l’abyssal mystère de la prépondérance de l’œuf sur la poule. Alors, avant d’avancer une opinion, disséquons l’affaire cliniquement.
Yéyé punk.Philippe Katerine, huitième livraison du bonhomme aux ongles peints et collants, totalise 24 titres, cinquante minutes et cinq secondes. Le morceau le plus long dure trois minutes dix-neuf, le plus court, trente-trois secondes. Pas loin du format yéyé et de l'esprit punk. «J'aurais pu faire mille autres album