Depuis des mois, Facebook m'incite à «ajouter comme ami(e)» un certain Philippe Marchesseau. C'est une bonne idée. Philippe Marchesseau est un grand déconneur à l'humour tranchant. Il fut naguère à Libé chef du service Infographie, bientôt rebaptisé service des Soins palliatifs pour des raisons qui ne regardent que nous.
Facebook pense aussi qu'il me serait profitable d'«ajouter comme ami(e)» Aurélie Filippetti, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Laurent Joffrin et Nicolas Demorand. C'est probablement parce que ces personnalités et moi-même avons des «amis» communs. Mais Marchesseau a un petit quelque chose que les autres n'ont pas: il est mort.
Philippe Marchesseau est mort en mai, à l'âge de 47 ans. Son «profil»Facebook lui survit. La chose n'est pas rare. La boîte américaine qui gère le réseau social a d'ailleurs établi une procédure pour tenter de remédier à ces singulières rémanences électroniques. Les proches d'un défunt peuvent réclamer soit la fermeture du compte, soit sa transformation en «compte de commémoration», ce qui a pour effet de supprimer du profilcertaines informations «de nature sensible» (les coordonnées de l'intéressé par exemple, sauf à mettre l'adresse d'un cimetière), et de limiter l'accès de la page aux seuls amis déjà confirmés. «Le mur reste actif pour permettre aux amis et à la famille du défunt d'y écrire leurs pensées», a prévu le management de Facebook, une bande de gar