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Libération
Critique

Supplément de slam

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Création . L’abbaye de Royaumont héberge un vif dialogue entre musiciens d’Europe et du Maroc.
publié le 9 octobre 2010 à 0h00

Dernières mises au point séquentielles et ultimes consignes. Avant de se mettre dans les conditions du live, pour le filage prévu l’après-midi, Royaumont avait, jeudi, des allures de Babel. Dans la salle des Charpentes, on y parle darija (arabe dialectal marocain), berbère, français et anglais. Dans le splendide cadre naturel de l’abbaye cistercienne fondée par Saint Louis, lieu idyllique de réflexion et d’étude soutenue par une régie technique de pointe, l’Europe et le Maroc se sont donné rendez-vous. Le slam est au cœur de cette création transculturelle confiée au pianiste français Andy Emler (victoires du jazz 2008 et 2010), où entrent en résonance la tradition et l’urbain, afin de faire émerger un langage commun contemporain.

Oralité. C'est donc autour de la parole rythmique que vont s'agréger les différents idiomes. «Nous sommes partis d'un canevas écrit simple, inspiré de l'univers propre de chacun, pour pouvoir garder le côté festif de cette rencontre», explique le pianiste dans la joyeuse connivence d'une pause déjeuner. D'une part, le jazz, expression propice à l'improvisation, avec la garde rapprochée d'Andy Emler (Guillaume Orti au sax, Laurent Blondiau à la trompette, Claude Tchamitchian, à la contrebasse et Eric Echampard à la batterie) et d'autre part, l'oralité, qu'elle soit actuelle ou ancestrale. En présence, le slameur Dgiz, connu sur les scènes de l'Hexagone pour mêler son flow ironique aux univers hip-hop et jazz, et Khalid Moukda