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Libération
Récit

Noirs désirs de Cantat

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Le chanteur est monté sur scène à l’occasion d’une soirée de Routien au Chili, à guichets fermés.
publié le 15 octobre 2010 à 0h00
(mis à jour le 15 octobre 2010 à 12h34)

Heureux comme un gosse qui ouvre ses cadeaux de Noël, Bertrand Cantat. Sur la scène du Krakatoa de Mérignac (Gironde), mercredi soir, il empoigne son micro, bondit, court et sourit, sourit, sourit. Depuis la mort de Marie Trintignant, en 2003, et sa condamnation, cela faisait sept ans qu’il n’avait pas chanté devant un vrai public. Visiblement, cela lui manquait. Même si son retour lui a peut-être échappé.

Il avait semble-t-il choisi de remonter sur scène en catimini, entouré de ses amis et devant son public à Bordeaux. Mais une «fuite» sur sa présence aux rendez-vous des Terres neuves, à Bègles le 2 octobre, a provoqué l’emballement. Les billets se sont arrachés, les médias ont afflué, et les organisateurs du festival, proches du chanteur, ont dû se défendre d’avoir fait fuiter l’info pour remplir leur salle.

Dix jours plus tard, Didier Estèbe, le patron du Krakatoa, insiste à son tour : «Nous n'avons pas utilisé Bertrand Cantat pour la cause du Chili, et lui non plus.» L'ancien manager de Noir Désir prévient le soupçon d'avoir lui aussi dopé la fréquentation de la soirée de solidarité avec le Chili, organisée ce 13 octobre dans sa salle avec les groupes 0 800, Guaka, Eiffel et les Hyènes. Les places se sont pourtant arrachées en quelques heures dès confirmation de la présence de Cantat. Les dirigeants de la salle se sont alors empressés de publier un communiqué expliquant au public «qu'en aucun cas Noir Désir ne se produira sur scène» et demandant aux spect