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Libération
Critique

Seu Jorge, Brésil de la tentation

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World. Associé pour l’occasion au groupe Almaz, le chanteur signe un album mariant standards auriverde et reprises d’icônes pop. En concerts en France.
Image extraite de son clip vidéo «Tive Razao». (DR)
publié le 22 octobre 2010 à 0h00
(mis à jour le 22 octobre 2010 à 19h52)

L'Amérique du Nord, d'abord. D'est en ouest, et aussi de bas en haut, jusqu'au Canada. Deux mois d'été à l'assaut du grand marché international via les Etats-Unis (conquis) avant de s'attaquer à l'Europe (de la Turquie au Portugal en passant par la France) puis au Japon. Le Brésil, ce sera pour plus tard. Trois ans après l'exotique America Brasil O Disco, à l'irrésistible balanço (groove), dont les prestations live furent réservées au pays (excepté de brèves visites en Angleterre et en Espagne), Seu Jorge, chanteur et acteur au parcours exceptionnel, réapparaît à la faveur d'un projet qu'il qualifie d'«universel» avec le groupe Almaz («diamant», en russe).

Crossover. Il s'agit en l'occurrence d'un répertoire de reprises réarrangées, avec un vrai son d'ensemble qui va comme un gant à son timbre au pouvoir magnétique, sinuant entre murmure érotique et grave profond d'une tessiture de baryton fumeur. Un exercice déjà salué, notamment à travers le rôle de Seu Jorge dans le film de Wes Anderson la Vie aquatique, où ses reprises des hits de Bowie en version bossa-nova acoustique - que Questlove, batteur et plume de The Roots (rencontré fortuitement à Los Angeles) dit écouter en boucle -, reflètent ses meilleures ventes de disques en dehors du Brésil.

Le nouveau projet est le fruit d'une rencontre avec le guitariste Lucio Maia et le batteur Pupillo (soit le meilleur de Naçao Zumbi, groupe majeur des années 90, à l'origine du mangue