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Critique

Eric Clapton ton sur ton

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Blues. Entre New Orleans et Los Angeles, le guitariste anglais transformiste s’offre une large célébration du genre, de Fats Waller à JJ Cale.
Eric Clapton au Albert Hall à Londres le 16 mai 2009. (REUTERS)
par BAYON
publié le 26 octobre 2010 à 0h00

Il y a plusieurs bonnes raisons d'écouter Clapton d'Eric Clapton. La première est la dernière (chanson) : Autumn Leaves (les Feuilles mortes, créée par Cora Vaucaire en 1945, anglicisée en 1949 par Johnny Mercer). Le minet psychédélique Renoma Kiwi croonerisant Prévert et Kosma… - à quand A Bicyclette au bottleneck ? Ensuite, JJ Cale.

Deux fois, God (surnom, dans le milieu «British blues boom» 66 éternisé, du guitariste adulé, dit aussi «Slow Hand» pour son toucher parent au mieux de celui du maître ès-laidbacks de Tulsa, JJ Cale), deux fois Clapton, majestueusement, comme il paye depuis des lustres son tribut royal à celui qui lui donna les méga hits Cocaïne et After Midnight (sans compter l'inspiration de Lay Down Sally), fait la fête à l'elfe flemmard de Tulsa - jusqu'à lui céder le pas, le micro, la guitare et les crédits.

Soit Rivers Runs Deep, qui flue de source, et Everything Will Be Alright, qui va de soi, deux petits John W. Cale (comme crédité) assez singulièrement arrangés de cordes du London Session Orchestra, faisant suite aux va-et-vient courtois entre les deux bluesmen sur leurs derniers CD respectifs, incluant l'album complet en duo The Road to Escondido, 2005. Enfin, pour passer aux choses sérieuses, il y a Clapton.

Ronron. En belle forme préseptuagénaire (65 ans), chevelure et masque léonins, le Clapton 2010 porte beau l'âme en peine. Revenant de