Au commencement, il y a Tomorrow Never Knows. Les Beatles en studio en 1966 pour les sessions de Revolver, qui prennent la tangente de leur pop rondouillarde en empilant des pistes sonores sur des machines sentant encore le neuf. Avec ses fluctuations quasi monocordes, la chanson refermait l'album, mais ouvrait une nouvelle ère musicale psychédélique pour le grand public.
De l'autre côté de la planète, pas loin de quarante-cinq ans plus tard, Tame Impala suit cette piste avec un premier album, Innerspeaker, qui vient de sortir en France et que les quatre Australiens défendent sur scène ce soir à Paris, après Tourcoing et Nantes ce week-end. Les Beatles sont présents, comme Yes, Cream, The Shadows, The Kinks - en bouillon culturel mondialisé, absorbé de fait. S'y ajoute le son des années récentes, qui, d'Animal Collective à MGMT, triture allègrement la pédale d'effet plus ou moins filtrée à l'électronique.
Cerveau. Tame Impala manie cette matière avec un talent mélodique rêveur et en tire une pop électrifiée à guitares hypnotiques. Pour un premier album, c'est déjà beaucoup. D'autant qu'un seul homme, ou presque, se cache derrière Innerspeaker, le cerveau de l'affaire, Kevin Parker, qui a tout composé, joué, chanté et enregistré. «La plupart des chansons ont quatre ou cinq ans, expliquait-il récemment par mail, depuis sa ville de Perth, sur la côte ouest de l'Australie. Quand je me suis lancé dans la finalisation