Menu
Libération
Critique

L.A. Women

Article réservé aux abonnés
Rock. Aux Etats-Unis, la scène féminine indé reprend le pouvoir sous le soleil de Californie. Démonstration en quatre exemples toniques.
Les quatre filles de Warpaint. (MIA KIRBY)
publié le 3 novembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 3 novembre 2010 à 17h44)

Exit Brooklyn et ses mines blafardes, le rock indé préfère dorénavant s’exposer sous le soleil de Los Angeles. La capitale mondiale de l’entertainment, jadis méprisée pour son aspect superficiel, redevient havre de l’avant-garde musicale, succédant à l’emprise de New-York d’où on avait vu émerger The Strokes, Interpol, LCD Soundystem, etc., depuis le début des années 2000.

Eldorado de la communauté indé, Los Angeles offre une particularité supplémentaire : la nouvelle scène est dominée par les groupes féminins. Du surf-rock sépia de Best Coast aux contemplations obsédantes de Warpaint, en passant par la pop noisy des Dum Dum Girls et les expérimentations gothiques de Zola Jesus, petit tour d'horizon.

Ethique punk. Si le début des années 90 avait consacré la bourgade d'Olympia, dans l'Etat de Washington, comme la capitale de la frange féministe du rock indé, la fantasque Los Angeles reprend donc le flambeau. Certes le temps n'est plus aux revendications politiques des Riot Grrrls, ces femmes à poigne cherchant à contrecarrer la scène hardcore et misogyne de l'époque, mais la formule reste la même : là où les Riot bricolaient leurs propres chansons pour garantir leur indépendance, les Californiennes new look prônent l'esprit «do it yourself» cher à l'éthique punk. «On a tendance à dire que nos groupes sonnent pareil, avec cette espèce de patine lo-fi indécrottable, explique Dee Dee, chanteuse des Dum Dum Girls. Mais la plupart des réverbs n