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Libération
Critique

Sexion d’assaut pris aux mots

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Rap. Le groupe français dit regretter ses propos homophobes et tente de se racheter.
publié le 5 novembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 5 novembre 2010 à 11h43)

Depuis une quinzaine d'années, nombre de rappeurs d'ici ont écrit, dit, voire fait des âneries ; mais Sexion d'assaut, depuis quelques semaines, a décroché le pompon. Ce soir, au Zénith à Paris, ils donneront le dernier concert de leur tournée d'automne. Cette tournée devait être leur montée au pinacle, après environ 300 000 disques vendus l'été de leur premier album, l'Ecole des points vitaux. Elle s'est révélée un fiasco, avec 17 concerts annulés sur 25 prévus. En cause, une interview donnée au magazine spécialisé International hip hop en mars, à la sortie du disque.

Repentance. Dans cet entretien, le groupe déclare : «On a beaucoup attaqué les homosexuels parce qu'on est homophobe à cent pour cent.» Dès la sortie du magazine, ils contestent la teneur de l'interview et les mots qui leur sont attribués sur l'homosexualité comme «déviance intolérable».

A publication, cet entretien passe inaperçu. Le succès venant, l'Internet remet la chose en circulation et d'actualité, plus ou moins partialement, en en soulignant les aspects les plus tendancieux. Jusqu'à l'emballement et à la panique de l'entourage, du groupe et des propriétaires de salle. Lefa, 24 ans, auteur des propos mis en cause, se fend finalement d'un communiqué d'excuses, reconnaissant, après avoir regardé dans le dictionnaire la signification du mot homophobe : «Ce n'est pas ce que je voulais dire et ce n'est pas ce que pense le reste du grou