Lorsque l'influent blog musical Pitchfork publia sa liste des 100 meilleurs albums des années 70, Brian Eno était directement ou indirectement impliqué dans un quart des productions citées. L'art-rockeur de Roxy Music, collaborateur de David Bowie et des Talking Heads, pionnier de l'ambient et de la musique générative, est aujourd'hui plus connu pour ses talents de producteur, en charge des deux mammouths du rock britanniques, U2 et Coldplay.
Mais si le visionnaire se fait rare sur scène ou dans les bacs, c'est qu'il furète ailleurs. Du côté des arts plastiques, d'où il est issu, avec son DVD-Rom 70 Million Paintings générant une musique visuelle sans fin, du jeu vidéo (il signe le design sonore de Spore, créé par l'inventeur des Sims), du cinéma avec la bande originale de Lovely Bones, de Peter Jackson, et des applications pour iPhone, avec les innovants Bloom, Trope et Air.
L'annonce simultanée d'un nouveau spectacle, Pure Scenius, et d'un album qui paraît en France, cinq ans après son dernier disque solo, avait de quoi attiser la curiosité. D'autant plus que le gourou de la musique électronique rejoint la maison Warp, complétant ainsi une généalogie dont Aphex Twin mais surtout Autechre seraient les ultimes rejetons.
Le déconcertant Small Craft on a Milk Sea, paysage sonore aux humeurs changeantes, est le fruit de ses improvisations avec le guitariste Leo Abrahams et John Hopkins aux claviers et à la programmatio