En Allemagne, où ils jouaient la semaine dernière, les Sud-Africains Die Antwoord sont des stars. La salle berlinoise Maria Am Ostbahnhof, à quelques encablures de ce qui reste du mur de Berlin, est pleine à craquer de jeunes qui parlent russe, français, anglais, allemand. Stars, Die Antwoord le deviendront peut-être aussi en France après leur premier concert dans l’Hexagone, ce soir, à Paris.
Entre Vanilla Ice et Béruriers noirs. Sur scène, le drôle de couple - Ninja, géant rouquin, mélange de Vanilla Ice et des Béruriers noirs, et Yo-Landi, petite blonde peroxydée extraterrestre - rappe, braille et chante en afrikaans et en anglais, lâche quelques mots de zulu et de xhosa devant son DJ, Hi-Tek, et un écran qui projette les dessins de Ninja.
Ce dernier, qui déteste tellement le professeur de dessin de son lycée qu'il cite son nom - «Mr Monk» - dans toutes ses interviews, a eu sa revanche. C'est bien son univers graphique qui donne tout le relief à leur musique. Ninja l'a appelée la «Zef», soit «un mélange de rave music, de rythmiques du gangsta rap et de notre propre expérience sud-africaine. Chez nous, dire à quelqu'un qu'il est "zef", c'est lui dire qu'il est minable, une merde».
Caricature. Leurs toutes premières vidéos diffusées sur Internet, Zef Life ou Enter the Ninja, ont été vues plus de 5 millions de fois, paraît-il, et leur ont permis de décrocher un contrat avec le label Interscope, de rencontrer