Il ne va pas aussi mal qu'au début des années 2000, mais ce n'est quand même pas la grande forme. Alors que tous ses albums studio remasterisés ressortent en vinyles, dans un coffret baptisé l'Intégrale (Virgin), Renaud confie sa mélancolie et une certaine résignation face à la vie et aux événements politico-sociaux dans une interview sans fard au magazine Serge.
L'occasion de saluer ici la sortie du deuxième numéro de cette élégante publication soignée tant sur le plan artistique que journalistique, qui s'intéresse à la chanson française au sens large. Le bimestriel convoque aussi bien dans ses colonnes des artistes de hip-hop (Oxmo Puccino, Abd Al Malik, Booba), d'electro (Laurent Garnier), ou encore de rock (Luke), pour des chroniques, des interviews (le genre rédactionnel préféré de la revue), port-folios soignés et autres rendez-vous décalés.
«Je baisse les bras»
Mais revenons à notre renard Renaud. Malgré l'énorme succès commercial (200.000 ventes) de Molly Malone, son dernier album dispensable de reprises de chansons traditionnelles irlandaises sorti en 2009, successeur du disque du retour Rouge Sang (2006), le chanteur l'avoue : il se sent artistiquement «tari» et «baisse les bras» devant la vie. Enfin, sa vie. Bouffé par son passé qui ne passe pas et ses excès: «J'ai 58 ans et j'ai pris des coups dans la gueule.»
La nostalgie, camarade, comme le chantait son compère Gai