De son vivant, la sortie d'un disque de Michael Jackson faisait événement ; lui absent, il y a quelque chose d'indécent et malsain à cautionner la sortie d'un album supposé de lui. Les dix chansons qui figurent sur ce disque, intitulé Michael, que sort aujourd'hui l'Estate - soit le groupe d'avocats exécuteurs testamentaires du disparu - et son ex-maison de disques, Sony, n'étaient pas finies au décès du chanteur, le 25 juin 2009. Il devait affiner tout cela en concerts programmés à l'O2, à Londres, en août 2009.
Michael Jackson n'avait plus confiance dans les studios de Los Angeles. Le morceau qui ouvre le disque, Hold My Hand, brouillon de duo avec le chanteur r'n'b Akon, avait ainsi fuité sur Internet dès juin 2008. Jackson travaillait depuis longtemps à un nouvel album, le dernier, Invincible, remontant à 2001. En 2004, il avait mis fin à son contrat avec le label Epic et son ex-patron Tony Mottola, qu'il qualifiait de «diable en personne», mais fut relancé par la nouvelle direction Sony pour le 25e anniversaire de Thriller, le Jackson de tous les records. En 2007, en Irlande, il entre en studio dans un manoir, convoque divers producteurs et artistes avec qui tenter de nouvelles expériences ; tel Will.i.am, de Black Eyed Peas. Ce dernier a enregistré six morceaux avec lui, mais refusé de les livrer pour cet album : «C'est une insulte à son perfectionnisme, lance le rappeur dès août 2010. Les chansons de