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Critique

L’Orquesta Aragón, cha-cha machine

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World. La mythique formation, musée vivant et dansant des traditions cubaines, est en concert ce soir à Martigues et jeudi à Paris.
publié le 21 décembre 2010 à 0h00

L'Orquesta Aragón ne doit son nom ni à l'auteur des Yeux d'Elsa ni à un ancien royaume d'Espagne, mais à son premier directeur, le contrebassiste Orestes Aragón Cantero, à l'époque de la fondation du groupe, le 19 septembre 1939 dans la ville de Cienfuegos. En 71 ans d'existence, l'Orquesta, musée vivant et dansant des traditions cubaines, n'a jamais abandonné sa vocation de charanga : un ensemble avec flûte traversière (en ébène) et section de violons, spécialisé dans le danzón, l'adaptation locale des danses de cour européennes, et du genre qui en découle, le cha-cha-cha.

Pour le groupe, l'année 2010 a été marquée par un événement majeur que relate son directeur, Rafael Lay Bravo, 51 ans : «En juillet, nous avons joué à Miami où nous n'étions pas retournés depuis 1960 ! Mon père [l'ancien directeur Rafael Lay senior, ndlr] y était, pas moi !» Un des musiciens actuels était aussi de la partie : le violoniste Celso Valdés, entré dans l'orchestre en 1956. Les protestations des milieux anticastristes, habituelles quand des artistes de Cuba se produisent en Floride, ont été symboliques. Guère sectaire, le groupe a invité sur scène son ancien flûtiste René Lorente qui avait choisi l'exil en 1990.

«Medleys». L'Orquesta Aragón revient en France pour une petite tournée qui s'achève jeudi à Paris. Sans nouveauté discographique à promouvoir (1), mais le groupe n'en a pas besoin pour se produire dans le monde entier. «Le public nous voit comme un m