Les réveillons dansants risquent le gros coup de cafard. Bobby Farrell, le scintillant prince vaudou du groupe Boney M., a été retrouvé mort jeudi matin, dans sa chambre d’un hôtel de Saint-Pétersbourg. Agé de 61 ans, cet originaire d’Aruba, dans les Antilles néerlandaises, poursuivait depuis trente ans une carrière discrète qui le conduisait à travers le monde entier, se faisant régulièrement accompagner de jeunes et jolies danseuses et choristes dont il est difficile d’établir au juste le nombre, compte tenu de leur perpétuel renouvellement.

Choristes. La grande aventure de Bobby Farrell, né Alfonso, démarre en 1974 quand il est repéré par le producteur allemand Franz Reuther, alias Frank Farian. A cette époque, le jeune Antillais est DJ à Berlin après avoir abandonné son boulot de marin sitôt atteintes les côtes allemandes. C'est l'allure dégingandée et les qualités de danseur de Bobby, et non pas son timbre de voix, qui séduisent le producteur. Ce dernier, affligé d'un physique remarquablement insignifiant, monte un «groupe» dont il écrit et interprète lui-même les titres en studio. Charge à Bobby Farrell et à ses pétillantes choristes, Maizie Williams, de Montserrat, ainsi que les Jamaïquaines Liz Mitchell et Marcia Barrett, de produire un spectacle convenable sur scène. Le rituel, immuable, a fait leur succès au moins autant que les chansons elles-mêmes : Bobby Farrell sanglé dans des costards pailletés de proxo pure Blaxploitation, la chevelure afro ba