Joanna Newsom n'aurait jamais dû en arriver là. L'Américaine, née en 1982, joue à la harpe de longues pièces (sept minutes en moyenne) inspirées par le folklore des colons du Nouveau Monde, le minimalisme et les polyphonies de la kora malienne. Le tout chanté avec une voix un jour décrite comme «quelque part entre Björk et un frein à main».
Amazone. Autant de prédispositions auraient pu faire d'elle une obscure figure. N'était le talent de compositrice de la demoiselle et l'oreille exercée de Will Oldham, alias Bonnie Prince Billy, homme à tout faire du folk américain depuis le début des années 90, qui l'a repérée et confiée à un label de qualité, Drag City.
Dans la foulée, son premier album publié en 2004 se vendait à 200.000 exemplaires outre-Atlantique, et le monde de la musique découvrait, halluciné, cette amazone hors du temps, revenue dans la foulée avec Ys (250.000 copies aux Etats-Unis), puis l'an dernier avec un ambitieux triple album, Have One on Me.
Le disque retrace la longue journée d’une femme partagée entre son Nevada natal et son amoureux resté à New York ; une histoire largement autobiographique, comme l’expliquait Newsom à la sortie du disque. En quelques années, la timide joueuse de harpe a en effet découvert les endroits à la mode, la célébrité et les sollicitations, allant jusqu’à faire le mannequin pour Armani et être à deux doigts de se transformer en Lady Gaga branchouille.
Puis l'appel de la forêt a repris le