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Libération

Rock and rap et fleur bleue

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Disiz La Peste en 2005. (AFP)
publié le 15 janvier 2011 à 0h00

Sérigne M. Gueye dit Disiz est rappeur et romancier. Après le succès, en 2000, de son premier album le Poisson rouge, il remporte une victoire de la musique en 2006 pour les Histoires extraordinaires d'un jeune de banlieue. En 2009, il a publié son premier roman, les Derniers de la Rue Ponty, et travaille sur le second.

«J'y raconte, à la manière du polar noir américain, l'histoire de deux adolescents d'une cité. Je veux que les mots soient crus, un peu comme dans Enfants de putain de Donald Goines. Ses phrases courtes, imagées et très triviales, m'ont plu. Cette écriture est déjà utilisée dans le rap, mais compressée dans l'espace d'une chanson, elle passe pour de la violence gratuite, un vomi de haine car l'effet recherché, c'est capter l'émotion instantanément.

«L’action de mon roman se situe en France, dans vingt ans, après une guerre civile. La société s’est radicalisée, notamment dans le domaine des lois sur la jeunesse et la délinquance. La majorité légale est abaissée à 13 ans. Alors que deux ados sont accusés d’un crime qu’ils n’ont pas commis, le rétablissement de la peine de mort est soumis à un référendum. Le vaccin du sida a aussi été trouvé, ce qui change les comportements.

«Avant d'écrire, j'ai lu beaucoup d'ouvrages sur l'histoire de la peine de mort, à Rome, en Grèce, et jusqu'à aujourd'hui. Je me suis intéressé à la privatisation du système carcéral aux Etats-Unis. Je me suis inspiré de Corps et Ame de Loïc Wacquant