Noisiel, en Seine-et-Marne, il y a quelques jours. Janvier enveloppe de sa grisaille la Ferme du buisson, grande bâtisse en briques reconvertie en scène nationale réputée, à quelques encablures de Disneyland. Pour rejoindre la scène du théâtre, où un lierre se faufile entre la basse et le piano, on passe par les coulisses. Accoudée, en bas, la silhouette concentrée de Yael Naim se penche sur la liste de chansons qu'elle doit interpréter le lendemain. En février 2010, la chanteuse venait au même endroit fredonner son «lalala lala» entêtant. Elle y est de retour avec son complice David Donatien, pour présenter cette fois un nouvel album, She Was a Boy, sorti mi-novembre, en préfiguration d'une tournée nationale partie pour durer au moins un an.
«Ping-pong». Nouvel opus, mêmes méthodes : enregistrement à la maison, à partir de compositions mûries et d'arrangements mitonnés pendant plusieurs mois. Plus ouvert, c'est un disque «à la fois lumineux et sombre» selon Yael Naim, qui a encore une fois composé la musique et les textes pour «explorer (sa) propre nature». Celle qui, partie d'Israël, est arrivée en France «un peu par hasard» il y a dix ans, y met au tapis ses certitudes d'hier, et rappelle volontiers ses «échecs», aussi bien musicaux que personnels.
La chanteuse est nominée une troisième fois aux victoires de la musique (qui se dérouleront en février). L'assurance pour elle de pouvoir «continuer à êtr