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Libération
Portrait

Anna Calvi, le diable aux cordes

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Cette Anglaise de 28 ans est la révélation de ce début d’année. Elle raconte son rapport organique à la musique et l’étrange transformation qui s’opère sur scène dès qu’elle attrape sa guitare : la jeune fille mute en femme fatale.?
(Jean-Baptiste Mondino pour Next)
publié le 5 février 2011 à 13h17
(mis à jour le 16 février 2011 à 17h08)

Un concert d'Anna Calvi équivaut à une expérience érotique. Une sensation étrange envahit le corps, venant de quelque part entre l'estomac, les tripes et le cœur. Quand cette petite blonde (elle chausse du 35) commence à caresser les cordes de sa guitare, une danse de séduction s'amorce. On ne saurait dire, de l'instrument ou du corps, qui dirige. Les yeux fermés, la tête penchée en arrière, Anna Calvi met au défi sa Telecaster, collée contre son ventre. « La scène est une expérience extrêmement forte et passionnée, un peu similaire au sexe en ce sens », explique la jeune chanteuse. Le 17 janvier, cette Anglaise de 28 ans a sorti en France son premier album éponyme, avec ses deux acolytes, Mally Harpaz à l'harmonium et Daniel Maiden-Wood à la batterie. Anna Calvi a une double formation et passion, les musiques classique et électrique, qu'elle tente de combiner en faisant sonner sa guitare      « comme un orchestre ».

Sentir la mer comme si on était dedans
Fille de thérapeutes, Anna Calvi apprend le violon à 4 ans et, à 9 pose les doigts sur une guitare classique –, celle de son père d'origine italienne qui l'a initiée à la musique. Aladdin Sane, le premier album qu'elle a entre les mains au même âge, marque le point de départ de toute l'ambition et l'inspiration qui ont suivi. Elle rêve de jouer avec David Bowie, son « obsession » d'enfant. Sa formation musicale s'achève à 20 ans, lorsqu'