Leur premier album, sexy et claquant, est la belle affirmation d'une scène underground française qui n'est souterraine qu'ici, en ce terroir hexagonal à textes. Ohlala!, le nouveau groupe de Natasha Le Jeune (ci-contre prise en sandwich), consacre l'alliance entre cette ex-chanteuse d'AS Dragons et le bassiste/compositeur Benjamin Lebeau, un garçon basé à Reims.
Au départ, rien à voir ; AS Dragons était l’orchestre rock fondé par Bertrand Burgalat pour accompagner Houellebecq quand il s’improvisa chanteur, et ledit Lebeau, ex-membre du groupe The Film, est un type dont le nom circule de plus en plus. Son nouveau projet, The Shoes, excite pas mal de gens, il remixe Shakira et affole le Japon.
Ainsi va la musique aujourd'hui : très vite. Pour Ohlala!, Natasha et Benjamin ont composé ensemble, mais elle a enregistré (et tournera) avec deux autres garçons (empilés ci-contre : Antoine Boistelle à la batterie, et par-dessus Clément Fonio, à la guitare). Sur les onze titres de l'album, il ne faut pas s'attendre, avec cette furie de Natasha dont l'hymne 2011 s'appelle Nu dans ton jean et proclame une androgynie/bisexualité fichtrement excitante, aux mollassons airs folk dont nous gratifient la plupart des filles (et des garçons) sensibles du monde et du moment.
A la place, Ohlala! s'est imposé des règles strictes. Ne pas « faire du Gainsbourg » – comprendre : du poète, du rimailleur, de l'alambiqué (Natasha n'a rien contre le grand Serge, au contraire