Silhouette gracile, regard bleu perdu en un lieu incertain, comme sur la pochette de son disque Philharmonics, Agnes Obel n'a jamais l'air d'être complètement là. Pourtant, sa pépite folk sortie en octobre - et qui a dûment figuré parmi nos disques de l'année 2010 - rallie de plus en plus de suffrages. Lorsqu'on la croise à la veille de sa tournée française, la jeune Danoise retrace son parcours de manière distanciée, tout étonnée d'en être arrivée là.
Issue d'une famille de musiciens amateurs, elle s'est mise au piano dès l'enfance. «Une sorte de tradition pour les femmes de ma famille. On m'a toujours raconté qu'une de mes ancêtres jouait dans un cinéma», sourit-elle. Après avoir fait ses gammes dans une école de musique, elle joue pour plusieurs groupes au Danemark, tout en rêvant de réaliser un jour son propre album. C'est finalement en dehors de ses frontières que l'occasion va se présenter.
Pincées. Il y a quatre ans, elle part à Berlin pour faire des études à vocation culturelle. Au départ, l'affaire d'un semestre. Mais la jeune femme finit par rester. Elle a déjà quelques chansons en réserve, comme Wallflower, une œuvre lycéenne, ou Avenue,écrite deux ans avant de quitter son pays, lorsqu'un peu esseulée elle se met à composer dans son appartement. «La plupart des morceaux datent de 2009. L'album est très marqué par cette période», raconte la chanteuse. Le décor des chansons a peu à voir avec celui de la cap