Si votre enfant rentre de l'école en chantant «Veni Vedi Vici, je suis venu, j'ai fourré, j'ai vaincu.» Le prof de latin n'y est pour rien, c'est à cause de lui : La Fouine. Grand dadais de 1,90 mètre, une barbichette tressée façon pharaon, il avoue en toute légèreté : «Je sais, c'est injustifiable. Je suis con.» Elle est mal barrée la jeunesse avec ce genre de modèle. Depuis quelques années, La Fouine a enrichi le vocabulaire des cours de récré avec ses raps chantés Hamdoulah, ça va ou Reste en chien.
La Fouine, soit Laouni Mouhid, 29 ans, reçoit dans son studio à Coignières, ville voisine de Trappes dans les Yvelines, là où il a grandi. Son studio qu'il appelle «Banlieue sale» est un petit local bien tenu dans une zone industrielle. Accrochés aux murs, un portrait de Marilyn Monroe, un autre de Michael Jackson enfant, puis un de Che Guevara : «Ce n'est pas moi qui me suis occupé de la décoration», précise-t-il. La politique, ce n'est pas son truc, lui se dit plus proche du «petit gars» qui bosse pour Emmaüs ou pour les Restos du cœur que de ceux qui tiennent de grands discours idéologiques.
S'il reconnaît sans rougir n'avoir aucune limite dans les grossièretés, La Fouine a une ligne de conduite : «Dans mes textes ou dans mes interviews, j'essaie de ne pas parler de la religion des gens, de leur sexualité ou de leur parti politique. Je m'en bats les steaks que tu sois gay, juif, musulman ou bouddhiste, ça ne m