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Libération
Critique

La jeune Ana Moura en fado majeur

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World. La chanteuse portugaise sort un nouvel album ouvert sur le monde.
publié le 15 février 2011 à 0h00

Jeudi, sur la scène de l’Alhambra à Paris, Ana Moura portait une admirable robe noire aux reflets dorés et dos en dentelle. Des allures de femme fatale pour une artiste qui, à l’opposé, respire la simplicité, évite les poses mélodramatiques et installe une chaleureuse complicité avec le public.

La veille du concert, sans maquillage, elle nous présentait son univers de jeune fadista (31 ans) qui a su séduire un public bien plus large que les aficionados musiques du monde. «Dans ma famille, confie Ana Moura, on a toujours chanté le fado. Le premier que j'ai appris, toute petite, s'intitulait Mon petit cheval rouge, et il évoquait le monde des touradas [corridas portugaises, ndlr] très populaires dans ma région du Ribatejo.Une passion que je ne partage pas : je n'aime pas voir souffrir les animaux.»

Chandelles. Après avoir pris des cours de chant lyrique qui ne lui ont «strictement rien apporté», Ana débute à 17 ans dans un des temples de la nuit lisboète, Senhor Vinho. «J'ai découvert un endroit magique, où on chante dans la pénombre, à la lueur des chandelles, dans un silence recueilli. On y croise des chanteurs et musiciens de renom, mais aussi un noyau dur d'amateurs qui viennent depuis des décennies et qui ont connu tous les grands du fado. Les fréquenter, c'est comme aller à l'université.»

Les murs de cette vénérable casa de fado scelleront son destin : «J'avais enregistré un disque pop-rock pour Univ