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Libération
Interview

L’homme en noir

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Le rocker des «Bras en croix» sort son 47e album, «Jamais seul», griffé M. Avec Bayon, il s’entretient sur son récent passage de vie à trépas neurologique et sur ses traumatismes : conversation dans l’au-delà.
Johnny Halliday (Jean-Baptiste Mondino pour Next)
par BAYON
publié le 5 mars 2011 à 15h20
(mis à jour le 18 mars 2011 à 10h52)

Face à la Tour Eiffel, ledit Johnny Hallyday, qui serait ennobli de longue date outre-Manche, finalement gaullien. Villepin terminator au look soudard Lagerfeld, noir de la tête brûlée aux pompes de raton bleu zippées de côté, de la croix sans dieu aux breloques loubard vermeil, gueule mordue par les frelons et les âges préhistoriques, le Survivant de tout revenu de rien fume dans le ciel de Paris.

Cinquante balais de carrière au plancher flirtant avec le sapin, 70 ans en vue d'aplomb coûte que coûte, tel Achab défiant le sort, « Je giflerais le soleil lui-même s'il m'injuriait », le mugisseur de Je suis seul qui sort Jamais seul (1), en amorce au CD de la résurrection printanière, du même métal dont on fait les prothèses, a vu la mort de près, comme chacun sait, au hasard d'un accident neurologique estival, succédant à un cancer du colon, qui faillit être fatal. Cet hiver le trépas va au teint du héros.

Témoins, les portraits officiels de Jean-Baptiste Mondino, photographe paysagiste confident d'un 47e album miraculé attendu début avril. Étoffé d'une peau morte neuve, damassée de faiblesse, le Roi nu du rock français de la Trinité rapporte, de son aller-retour dans l'« au-delà » (interrogé cette saison par Clint Eastwood, autre frère en allure cow-boy du rocker national), quelques impressions blindées en lumière noire. Confiées ci-après de bonne volonté, sur l'air du Voyage au pays des vivants (« Et la mort vai