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Critique

James Blake met les pieds dans le dubstep

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Pop. Sensation outre-Manche, l’Anglais sort un album âpre et troublant.
publié le 21 mars 2011 à 0h00
(mis à jour le 21 mars 2011 à 11h51)

Ambitieux ou opportuniste, le premier James Blake semble symboliser la tentative d’une grosse compagnie, Universal, de prendre en marche un courant musical en vogue outre-Manche.

Soit le dubstep (basses massives, rythmiques complexes, spatialisations, déviées du dub), sous une forme plus chantante. Tout partit du deuxième CD de Burial en 2007. Le groupe XX suivant la tendance en plus pop, lui aussi nourri aux sonorités de clubs. Membre et producteur du trio, Jamie XX tend à prendre la tête du peloton, via son travail avec le vétéran soul Gil Scott-Heron, dont il a revu le dernier CD à l'électronique musclée. Mount Kimbie, Darkstar et le trio Magnetic Man, eux aussi, empruntaient la piste. Reste que le mouvement tarde à sortir de Grande-Bretagne. «Tous les pays n'ont pas saisi le dubstep, parce qu'il leur manque la culture dub qui en est la base», explique James Blake.

Glacés. Le lancement du premier album dudit James Blake outre-Manche a été un pilonnage médiatique. Invasion publicitaire du métro de Londres, unes des magazines, baston sur les réseaux sociaux entre les pro et les anti. Jusqu'à Geoff Barrow de Portishead qui, faisant référence au chant hésitant du jeune musicien, se demandait sur Twitter si l'on se rappellerait «la décennie comme celle où le dubstep rencontra les chanteurs de pub». Rien de tout cela ici, même si le microcosme français des mangeurs de disques s'est aussi écharpé sur le thème. On peut donc se pencher ser