«Do you know my name?», injecte-t-elle dans un de ses titres qui débute comme un Déjeuner sur l'herbe et finit en Guernica. C'est cela le Prince Miiaou ; peindre du rock à coup de crescendos (incandescents), de contre-pieds (violents), et de passages (secrets). De la moiteur à la fureur ; de la noirceur aux lueurs ; des chuchotements aux cris. «Quand je compose, je ne réfléchis pas en terme de mélodie, d'harmonie etc., raconte Maud-Elisa Mandeau, aka le Prince Miiaou. Les seules pistes, c'est : "Je vais faire un morceau triste, ou énergique, ou bizarre."»
Il y a de cette sensation primaire et primale dans chacun de ses titres. Ce n’est pas rien. A force d’empiler des petits cailloux, de jouer les sisyphes à l’abri des murmures du monde, la fille de Charente-Maritime a ainsi atteint d’étranges sommets. Le Prince Miiaou ouvre grand les fenêtres de son petit monde.
Partie de rien, rescapée de tout (oubli, mépris), Maud-Elisa Mandeau réussit une prouesse : confirmer les promesses d'un rock féminin made in France dense et créatif. Son premier album Nécessité microscopique? Un frémissement. Puis Safety First? Un ravissement. Voilà Fill the Blank With Your Emptiness : un accomplissement. Début 2010, «après avoir passé une année à m'ébahir, à goûter à un frémissement progressif de reconnaissance»,