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Libération

Alex Beaupain, coeur battant

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(Laurent Bochet pour «Next»)
publié le 2 avril 2011 à 12h38
(mis à jour le 12 avril 2011 à 10h53)

Il n'est plus si jeune, cet Alex Beaupain, la trentaine glissant vers les quarante malgré ses Converse, un nouvel album et sa mine d'arsouille sage, une mine à croquer les loups et les chaperons rouges. Sa petite amie, foudroyée une nuit du siècle dernier, l'a laissé au-delà du deuil, un horizon noir où naviguer entre filles et garçons et composer deux premiers disques tristes, tendres. Le compagnonnage avec un cinéaste-frère, Christophe Honoré, dont il compose les bandes-son, procure également à Beaupain une place singulière dans le paysage 2011 de la chanson française, récemment hypercérébral et quelque peu fatigant (plutôt bâtie sur une triangulation Souchon/Daho/Sheller, leur camaraderie à eux dure dans cette veine souple : Honoré avait composé son film Chansons d'amour à partir des morceaux de Beaupain, qui vient, en sus de son album, d'écrire les partitions du prochain Honoré, les Bien-aimés et son casting à tomber : Deneuve, Louis Garrel, Chiara Mastroianni…).

Fond rouge, titre de cinéma, Pourquoi battait mon cœur révèle Beaupain dans une flamboyance virile, chic, pas ramenarde. Il y chante cœur et cul, cru et pudique. Au départ, pépite pop autour de Mitterrand, s'engage sur le chemin boueux de la politique, mais avec de solides bottes, et Beaupain dit drôlement «qu'en amour comme en politique, tout commence par un immense espoir pour finir par une cohabitation». Le duo avec la «virile» starlette Camélia Jordana,