Le phénomène Lady Gaga représente pour bon nombre d'observateurs le signe ultime d'une civilisation en panne de créativité, un phénomène commercial misant sur l'oubli consubstantiel des masses allaitées au prêt à jeter. Mais est-ce vraiment le cas ? Créature symptomatique de notre époque, Lady Gaga surfe sur l'air du temps - un air du temps saisi comme digestdes temps passés, un syncrétisme culturel sauvage et sans limite. Un remâchage de déjà-vu amenant son lot de suspicions à chaque nouvelle sortie de single de l'artiste. Elle a été accusée de plagiat en 2009 par la chanteuse irlandaise Roisin Murphy, son dernier morceau, Born This Way, choque à nouveau par des sonorités rétro, évoquant Express Yourself et Vogue de Madonna, sortis il y a plus de vingt ans.
Sur le Web, plusieurs blogs décortiquent le phénomène. La recette pas secrète : copier le look de stars pop rock connues pour leur excentricité (Madonna, Marylin Manson, Christina Aguilera ou Britney Spears). Une dynamique implacable dans laquelle Lady Gaga semble perpétuellement innover : un «melting-pop» fonctionnant selon le principe du recyclage musical et vestimentaire de gloires passées. Dans un contexte où l’original est inlassablement remplacé et immédiatement oublié, le retour de l’identique apparaît comme l’unique vraie révolution. Hormis des capacités vocales indéniables, Lady Gaga est donc ce pantin malléable, capable d’endosser n’importe quelle tenue et de redonner une nouv