Une salle de spectacles sans spectateur, hier midi, dans un quartier excentré de Bourges, dans le Cher. En marge de la cohue du Printemps, l’immuable rendez-vous musical annuel qui a entamé mercredi son édition 2011, sept musiciens répètent au Hublot autour de la chanteuse Yael Naim, pour un de ces projets singuliers qui constituent la valeur ajoutée du rendez-vous.
Yeke Yeke (1) est une création exclusive, si exclusive même que l'investissement humain (un an de gestation) et financier (environ 65 000 euros) se révèle inversement proportionnel à son espérance de vie (une seule représentation, dans une salle de 500 places). Antidote au circuit balisé des tournées, le jeu en vaut pourtant la chandelle.
L'an dernier, une autre création, les Françoises, qui associait des chanteuses comme Camille, Rosemary (de Moriarty) ou la Grande Sophie, a fait parler d'elle. Il en sera probablement de même pour ce Yeke Yeke qui avive la curiosité.
Bottines. L'idée, aussi simple à énoncer qu'ardue à monter, est la suivante : des artistes africains reprennent des airs hexagonaux, et inversement. La preuve par dix : Mory Kante va s'emparer du Pars, de Jacques Higelin, Victor Démé d'Aline, de Christophe et de Des laids des laids, de Serge Gainsbourg, Piers Faccini de Santa Marya, de Boubacar Traore, et ainsi de suite. Jusqu'à Yael Naim, appliquée dans sa tunique jaune et ses bottines à apprivoiser Petit Pays, de Cesaria